J’ai rencontré pour la première fois Edmond Astruc en 1974, au cours d’un diner avec Jean Yézien. Je posais alors ma candidature à l’Académie de Marseille et selon l’usage j’avais rencontré chaque académicien. Il s’était montré non seulement accueillant, mais chaleureux. Nous avons parlé de l’Académie dont il était membre depuis 1937 dans la classe des arts, de la peinture en général et de la manière dont il concevait son art.
Je lui ai dit que j’aimais beaucoup son style à la fois figuratif et symbolique. En effet, un historien souhaite trouver dans les œuvres peintes des témoignages de l’époque qu’il étudie. L’œuvre d’Edmond Astruc reproduit et exprime le XXe siècle marseillais avec force et chaleur. Il a su rendre le caractère à la fois classique et pittoresque de notre ville colorée et puissante, d’une beauté parfois sauvage, mais toujours vivante et généreuse : la collection de ses œuvres illustrerait parfaitement une nouvelle histoire de Marseille au XXe siècle. Souhaitons que l’un d’entre nous ou mieux une équipe pluridisciplinaire ait le courage de tenter cette entreprise.
L’auteur :
Pr. Jean CHÉLINI
Professeur émérite des Universités
Directeur de l’institut de Droit et d’Histoire Religieux d’Aix-en-Provence
Secrétaire perpétuel de l’Académie de Marseille.
